Delia radicum, plus connue sous son appellation de mouche du chou est un redoutable ravageur des cultures de brassicacées. Pouvant causer de gros dégâts sur plusieurs plantes potagères, elle est appréhendée par les jardiniers. Partons à la rencontre de cet insecte mais surtout, découvrons quelles méthodes de prévention et de lutte appliquer pour sauver nos plantations de chou.
Fiche technique de Delia radicum
Le nom scientifique de la mouche du chou est Delia radicum. Il s’agit d’un insecte diptère de la famille Anthomyiiadae et du genre Delia. C’est d’ailleurs dans ce genre que sont regroupés de nombreuses mouches considérées comme des nuisibles pour les potager, à l’exemple de la mouche des semis (Delia platura) ou de la mouche de l’oignon (Delia antiqua).
Description
L’adulte Delia Radicum est une petite mouche, mesurant entre 6 et 8 mm. De couleur grise et noire, elle possède des pattes fines et longues, ainsi que deux ailes qui s’entrecroisent. La larve a l’apparence d’un petit asticot, de couleur blanche, avec des crochets buccaux à sa tête, et qui pourra mesurer jusqu’à 8 mm. La pupe, stade intermédiaire entre le stade de la larve et celui de la mouche, est de coloris brun orangé.
Cycle de vie de la mouche du chou
La mouche du chou produit trois générations par an, bien que cela puisse dépendre de plusieurs facteurs favorables (sol, température, hygrométrie). Après hibernation dans le sol au stade de pupaison, les mouches adultes émergent au printemps. Les femelles pourront pondre quelques jours ou semaines plus tard, en déposant leurs œufs dans le sol, au pied des plantes hôtes ou directement sur les tiges dans certaines situations. Une femelle peut pondre entre 100 et 150 œufs.
Ces œufs, sortes de petits grains de riz blancs, éclosent dans les 2 et 7 jours qui suivent, donnant naissance aux larves. Ces petits asticots vont alors s’enfoncer dans le sol pour se nourrir des racines des végétaux.
Environ quatre semaines plus tard, les larves atteignent leur maturité. Commence dès lors le la pupaison (sous forme de pupe enfouit dans le sol à plusieurs centimètres de profondeur), qui permet à la larve de se métamorphoser en mouche. Ce stade varie, allant de deux à quatre semaines. Les adultes de deuxième génération apparaitront ainsi dans le cours de l’été et la troisième génération à la fin de la saison estivale, voir à l’automne.
Quelles sont les plantes touchées ?
La mouche adulte est attirée par les substances dégagées par les plantes de la famille des Brassicaceae (que l’on appelait auparavant crucifères). C’est à proximité de ces plantes qu’elle déposera ces œufs et que les larves commenceront leur dégâts.
Ainsi, Delia Radicum s’attaque à plusieurs plantes potagères dont notamment :
Les dégâts
Les dégâts provoqués par la mouche du chou sont donc réalisés par les larves qui se nourrissent des racines pendant plusieurs semaines. Elles y creusent alors des galeries. L’identification d’un flétrissement des parties aériennes de la plante (feuilles et tige) permettra parfois de d’identifier leur présence. En arrachant la plante, vous constaterez éventuellement une racine parsemée de galeries. Les jeunes plants seront particulièrement vulnérables. Les plants adultes sont également concernés. Il peut aussi être noté la présence de pourriture, car les dégâts causés affaiblissent la plante et sont des portes d’entrée pour différents agents pathogènes.
Comment lutter biologiquement contre la mouche du chou ?
Il est toujours plus difficile d’agir lorsque le ravageur est déjà en place et a commencé ses attaques. C’est pourquoi la prévention est souvent la meilleure arme pour la lutte contre la mouche du chou. Néanmoins, des solutions biologiques sont disponibles.
La prévention consiste à appliquer les bonnes méthodes culturales et à empêcher la création des conditions d’apparition de développement de Delia Radicum sur les cultures sensibles. Des traitements répulsifs existent par ailleurs. Voici plusieurs solutions.
Semer plus tardivement
Les premières générations de mouche du chou sont les plus invasives. En semant après la période de ponte des premiers œufs (avril, mai), nous ne les attirons pas.
Application d’un carton de protection
Ce carton se positionne autour des plants pour empêcher la ponte des œufs de Delia Radicum. Prenez un carton que vous découpez en carré (de 10 à 15 cm). Créez aussi un petit cercle au centre pour faire passer la tige à la manière d’une collerette.
Attention au fumier
Limiter l’apport d’engrais inadapté ou de fumier trop décomposé qui peuvent attirer les mouches adultes.
Voile anti-insecte
La mise en place d’un filet anti-insecte, bien qu’un peu contraignante à mettre en place, peut permettre de limiter les risques. À installer de préférence au début des cultures de chou, lors des périodes qui coïncident avec les premières pontes (printemps).
Rotation des cultures
La rotation des cultures est toujours une bonne pratique. Nous évitons de planter la même variété sur la même parcelle, et cela plusieurs années de suite. La rotation des cultures viendra en complément des actions ci-dessus et permet aussi de lutter contre d’autres maladies qui touchent les Brassicacées.
Pulvérisation de traitements répulsifs biologiques
En se renseignant des jardineries, vous pourrez trouver des traitements ou préparations naturelles qui ont un effet répulsif sur certains ravageurs. Pour la mouche du chou, le purin d’ortie, le purin de lavande ou purin de rue sont souvent cités pour repousser les mouches si l’invasion n’est pas trop importante.
Si vous constatez un plant infesté, vous pouvez l’arracher et l’éliminer immédiatement pour réduire la multiplication de ces insectes.
D’autres ravageurs du chou :
Photo : U278