Vous observez que les fleurs de votre pommier ne fleurissent pas, dessèchent et brunissent ? Il se pourrait bien que votre arbre fruitier soit infesté par l’anthonome du pommier. Ce coléoptère est un ravageur du pommier dont la présence dans les vergers est redoutée. Mettons un coup de projecteur sur cet insecte nuisible.
Description
L’anthonome du pommier ou Anthonomus pomorum est un insecte de l’ordre des coléoptères et de la famille des charançons (Curculionidae).
- L’adulte est un petit insecte avec six pattes, un rostre et deux antennes. Mesurant entre 4 et 6 mm, il a un corps de couleur foncée, allant du gris brun au noir. Ses deux élytres (ailes) sont marquées d’une bande plus claire, presque blanche, en forme de V.
- La larve est une sorte de petit asticot blanc crème à jaunâtre, dépourvues de pattes, avec une tête noire.
- La nymphe ressemble à un petit cocon, pas plus long que 5 mm, et de couleur blanc jaunâtre.
Cycle de vie
Le cycle de vie biologique de l’anthonome comprend plusieurs étapes clés, du stade œuf à l’adulte, qui sont essentielles à comprendre pour connaître les périodes à risques pour les vergers.
On compte une génération par an. En automne et en hiver, les adultes hibernent. Ils trouvent refuge dans les haies, litières de feuilles, sous des pierres, écorces d’arbre ou d’autres cachettent. C’est à la fin de l’hiver ou début du printemps (mars), selon les conditions, qu’ils sortent de leur diapause. Attirés par les pommiers, ils prennent la direction des cultures de pommier pour se nourrir en piquant et suçant la sève des bourgeons.
Après accouplement, les femelles de l’anthonome du pommier vont pondre leurs œufs dans les bourgeons floraux du fruitier. Elle prend soin de déposer un œuf par fleur, et échelonne sa ponte sur plusieurs semaines (4 à 5). Une femme peut pondre plus d’une vingtaine d’œufs entre les stades phénologiques B et D.
Après quelques jours, les larves éclosent. Le développement larvaire dure entre trois et quatre semaines, et se produit exclusivement dans la fleur, où elles trouvent leur nourriture.
Le stade larvaire achevé, Anthonomus pomorum se transforme nymphe, à l’intérieur du bourgeon. Environ une semaine à 10 jours plus tard, un adulte émerge de la nymphe. Il va se nourrir pendant plusieurs semaines, notamment en piquant les fruits, avant d’aller trouver un site d’hivernage vers août ou septembre.
Plantes hôtes de l’anthonome du pommier
Les arbres du genre Malus (pommiers) sont les principales plantes hôtes de l’anthonome du pommier. Ce coléoptère peut aussi cibler les poiriers.
Les dégâts
Notons d’abord que les dégâts sont commis sont la larve ainsi que l’adulte.
Les piqures de nutrition de l’adulte, réalisées avant la ponte, sont toutefois moins graves que les dommages causés par la larve. Des piqures peuvent être faites sur les fruits, pouvant entraîner des malformations des fruits.
La larve de l’anthonome du pommier se développent à l’intérieur du bouton floral. C’est à l’intérieur de celui-ci qu’elle se nourrit des organes internes de la fleur. Les symptômes visibles sont :
- l’arrêt du développement de la fleur
- la formation d’une sorte de capuchon brun rougeâtre. On dit que les fleurs ressemblent à des clous de girofle.
Identification et contrôle
L’identification et l’évaluation de la présence de l’anthonome peut être réalisé à partir du mars, en observant les éventuelles piqures de nutrition des adultes.
Plus tard, vous observerez aussi facilement les boutons floraux en forme de clous de girofles. Si c’est le cas, vous constaterez que les pièces florales sont dévorées à l’intérieur et qu’une larve est présente.
Les méthodes de lutte biologique contre ce ravageur du pommier ne sont pas toujours simples. En cas d’infestation sévère dans le verger, il est fortement recommandé de consulter un professionnel qui sera en mesure d’évaluer les risques spécifiques et de proposer des solutions de lutte appropriées.
📸 Photo : J. Graham – Licence CC BY 2.0
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