L’hoplocampe du pommier est une espèce nuisible crainte par de nombreux arboriculteurs. Ce ravageur s’attaque exclusivement aux pommiers et sa présence en grand nombre peut dans certains cas se révéler un véritable cauchemar, causant des pertes de rendement importantes. Dans cet article, nous allons apprendre à connaître plus en détail l’hoplocampe, savoir comment l’identifier et parcourir les stratégies de détection et de lutte.
Description
L’hoplocampe du pommier (Hoplocampa testudinea) est un insecte de la famille des Tenthredinidae. Il appartient à l’ordre des Hyménoptères, le même que celui des guêpes, abeilles ou fourmis.
L’adulte est un insecte volant, entre la guêpe et la mouche, avec un dos noir et une face ventrale orangée. Ses yeux sont noirs, tandis que ses pattes et antennes sont jaunes oranges. Ses ailes transparentes sont marquées de nervures noires. Il peut mesurer jusqu’à 7 ou 8 mm.
L’œuf est blanc translucide, de forme allongée, mesurant environ 1 mm.
La larve présente un corps cylindrique, de couleur blanc crème ou jaunâtre, avec une tête plus foncée et plus petite. Elle pourra mesurer jusqu’à 14 mm. Elle dégage une odeur de punaise.
Le cocon (stade diapause) est long d’environ 7 mm, de couleur foncée.
L’hoplocampe est un ravageur du pommier que l’on rencontre en France et en Europe, ainsi que sur le continent nord américain.
Cycle de vie
L’hoplocampe des pommiers a une génération par an.
Après l’accouplement, les femelles pondent leurs œufs au printemps, vers les mois d’avril et mai. Les œufs sont déposés dans les fleurs des pommiers, au niveau des sépales ou sous le calice. Une femme pourra pondre jusqu’à 30 œufs, qu’elle répartira sur plusieurs fleurs.
De ces œufs sortiront de petites larves à partir de mai – juin, qui vont gagner les fruits et peu à peu se développer. Le stade larvaire dure jusqu’à 4 semaines.
À la fin du développement larvaire, les larves rentrent en diapause (uillet). Elles se laissent tomber et s’enfoncent dans le sol. Protégées par une sorte de cocon qu’elles tissent, elles se mettent en diapause pour une durée qui peut aller de 1 à 3 années.
Les adultes émergent de ces nymphes à la fin de l’hiver (mars).
Quels sont les dégâts réalisés ?
Ce sont les larves de cet insecte qui sont responsables des dégâts commis sur les pommiers.
Il est à noter qu’une larve pourra attaquer plusieurs fruits, jusqu’à 5 fruits au cours de son développement. Les dégâts causés par l’hoplocampe du pommier sur les fruits peuvent varier en fonction de l’intensité de l’infestation.
Elle se nourrit de la chair des pommes, et est donc présente sous la peau. On note plusieurs symptômes :
- Déformations des fruits : Les larves de l’hoplocampe se développent à l’intérieur des fruits, ce qui peut entraîner des déformations et des malformations. Les attaques primaires (1er fruit attaqué par la larve) laissent apparaître une sorte de ruban d’apparence liégeuse sur la pomme.
- Piqûres et cicatrices : Lorsque les larves pénètrent dans les fruits, elles peuvent laisser des piqûres ou des cicatrices à la surface de la peau. Ces marques peuvent réduire la qualité esthétique des fruits.
- Présence d’exsudats et d’excréments noirâtres dans les cavités creusées par la larve ainsi qu’au niveau des orifices de sortie. Une odeur désagréable s’en échappe.
- Chute prématurée des fruits : Les dommages causés par les larves peuvent affaiblir les fruits, les rendant plus susceptibles de tomber prématurément de l’arbre avant d’atteindre leur maturité complète.
Identification et contrôle la présence de l’hoplocampe du pommier ?
Une observation régulière du verger, à la recherche éventuelle des premiers dégâts causés par l’hoplocampe, permettra d’évaluer la présence du ravageur.
À noter que les dégâts sont parfois confondus avec ceux du carpocapse du pommier, un autre ravageur bien connu. Mais les dégâts sont de l’hoplocampe sont généralement plus précoces dans la saison.
Mais la meilleure technique d’identification est l’utilisation d’un piégeage chromatique. Les adultes sont attirées pour la couleur blanche des fleurs du pommier. On posera donc des plaques engluées blanches à partir du stade phénologique D (bouton vert) pour piéger les adultes.
Ces pièges englués sont à suspendre dans les arbres. Il y a deux types de pièges, les panneau blanc simples et les pieges de type Rebell®. Il faudra les retirer lorsque la période n’est plus à risque, pour ne pas piéger des insectes utiles.
Quels sont les moyens de lutte biologique ?
Quelques bonnes pratiques sont d’abord conseillées :
- Ramassage et élimination des pommes infestées : doit être fait assez rapidement pour éviter que les larves n’aient le temps de s’enfoncer dans le sol pour se mettre en diapause.
- Travail du sol du verger en hiver pour éliminer les cocons d’hoplocampes.
L’hoplocampe du pommier n’a que très peu d’ennemis naturels. On note cependant le parasite Lathrolestes ensator, une petite guêpe qui va pondre dans l’insecte et le tuer. L’efficacité de la lutte contre l’hoplocampte grâce à cet auxiliaire n’a cependant encore par démontrer sa pleine efficacité.
Augmenter la densité des pièges englués blancs lors des périodes à risques permettrait aussi de limiter le développement et la prolifération du ravageur.
En cas de détection de l’insecte et de dégâts importants, il est recommandé de faire appel un à un spécialiste qui vous guidera sur les seuils d’interventions et sur les meilleurs traitements de lutte biologique à mettre en place.