Le pommier, arbre fruitier largement cultivé, est fréquemment attaqué par de nombreux ravageurs. Sa culture peut en effet être semée d’embûches, au regard de tous ces nuisibles qui représentent une menace pour la santé de cet arbre ainsi que pour le rendement des fruits.
Afin de prévenir et contrôler ces problèmes, il est essentiel de pouvoir identifier les ravageurs spécifiques. Nous présentons ici une liste des principaux ravageurs du pommier, accompagné d’une description et des symptômes associés, permettant de faciliter leur identification.
En reconnaissant ces ravageurs, les propriétaires de vergers et les jardiniers pourront mettre en place des mesures adaptées pour protéger leurs pommiers et assurer une récolte saine.
Carpocapse de la pomme
Cydia pomonella, plus communément nommé carpocapse des pommes et des poires, est sans doute le ravageur le plus connu. Et aussi l’un des plus redoutés ! Au stade adulte, ce lépidoptère est un papillon qui vole principale et qui va pondre ses œufs dans ses plantes hôtes que sont le pommier, le poirier, le cognassier mais aussi le noyer. Ce sont les chenilles, des larves blanchâtres qui vont se nourrir des fruits.
Les dégâts sur le pommier sont donc faits sur les fruits. La chenille creuse des galeries à l’intérieur. Les trous de pénétration et de sortie de la chenille sont marqués par les extrêmement brunâtres. Les pommes peuvent chuter prématurément.
Zeuzère
La zeurère (Zeuzera pyrina) est un papillon lépidoptère facilement identifiable à sa couleur blanche et noire. La larve est jaune avec des points noirs. Bien connu des arboriculteurs, il a un large tableau de chasse. Parmi les plantes hôtes, citons notamment le pommier, poirier, cognassier, cassissier, groseille ou encore le cerisier.
La larve est redoutable et peut entraîner la mort des jeunes arbres. Les fruitiers plus âgés sont bien plus résistants. Elles creusent des galeries directement dans le bois. On remarque des amas d’excréments et des suintements de sève au niveau des trous de pénétration des larves.
Pucerons
Les pucerons sont une grande famille d’insectes hémiptères. Il en existe de nombreuses espèces. Souvent présent en colonies, ils se nourrissent de la sève des plantes et on les retrouve sur de nombreux végétaux. Le miellat qu’ils rejettent favorise le développement de la fumagine.
Pour ce qui est du pommier, les principales espèces nuisibles sont :
- Le puceron vert du pommier (alphis pomi) : de couleur verte, avec des cornicules et antennes noires, il est présent à partir du printemps jusqu’à l’automne. Sa présence en grand nombre déforme les feuilles et peut causer l’arrêt de la croissance des rameaux attaqués.
- Le puceron cendré du pommier (Dysaphis plantaginea) : ce puceron inféodé au pommier, est le plus dangereux des pucerons pour ce fruitier. Les symptômes sont la déformation et le recroquevillement des feuilles, ainsi que la mort des plus jeunes pousses. Les jeunes fruits peuvent être touchés, restants petits et bosselés.
- Le puceron lanigère du pommier (Eriosoma lanigerum) : origine d’Amérique du nord, ce puceron est présent en France et sur le continent Européen depuis la fin du 18e siècle. Ils sont de couleur brun à noirâtre et recouverts d’un duvet cotonneux blanc. Ses piqures et sa salive provoquent l’enroulement des feuilles et le développement de boursoufflures puis de chancre sur les rameaux atteints.
Hoplocampe du pommier
L’hoplocampe du pommier (Hoplocampa testudinea) est un ravageur qui sévit habituellement un peu tôt dans la saison que le carpocapse. Il s’agit d’un insecte de la famille des tenthrèdes que l’on appelle aussi parfois mouches à scie. L’adulte mesure jusqu’à 7 / 8 mm, avec une partie dorsale noire et une partie ventrale orangée. Attirée par les feuilles blanches, la femme pond ses œufs dans les fleurs.
Ce sont les larves qui vont éclore de ces œufs qui vont se développer à l’intérieur des fruits et en manger la chaire. Durant son stade larvaire, un hoplocampe du pommier peut s’attaquer à plusieurs fruits. Certains seront simplement marqués d’une espèce de ruban liégeux à la circonférence du fruit. D’autres seront plus sévèrement touchées avec des traces d’excréments qui s’écoulent des trous. Des pommes qui tombent précocement peuvent indiquer la présence du ravageur.
Tordeuses
Les tordeuses sont des insectes de la famille des lépidoptères. Elles sont principalement connues pour leur capacité à enrouler les feuilles des arbres en formant des cocons pour se protéger pendant leur stade larvaire. Ces larves de tordeuses peuvent causer des dégâts importants aux cultures forestières et fruitières en dévorant les feuilles et les bourgeons des arbres. Différentes espèces de tordeuses existent, chacune ayant ses préférences alimentaires spécifiques. Voici quelques tordeuses susceptibles de s’attaquer aux pommiers :
- Tordeuse du buisson (Archips rosana) : C’est la lave verte de ce papillon qui va se nourrir des bourgeons au printemps, puis gagner plus tard les feuilles et les fruits. Outre l’enroulement des feuilles, on peut constater des déformations et taches sur les fruits.
- Tordeuse de l’aubépine (Archips crataegana) : un papillon aux ailes antérieures de couleur brune avec des grosses taches rougeâtres. La chenille est noire à verdâtre. Elles s’attaquent à des espèces d’arbres feuillus et peut être rencontrée dans les vergers de pommier.
- Tordeuse orientale du pêcher (Grapholita molesta) : originaire d’Asie, ce lépidoptère est désormais présent dans une bonne partie du globe, inféodés à plusieurs fruitiers comme le pêcher, le pommier, le poirier, l’abricotier… La femelle pond ses œufs sur les faces inférieures des feuilles. Les larves de couleur rose, vont creuser des galeries dans les fruits.
- Tordeuse du pommier (Archips argyrospila) : un papillon de rouge brun marqué de tâches, dont la larve vert avec une tête brune, vient
Mineuses
Plusieurs mineuses représentent un danger pour le pommier. Nous pouvons citer :
- Mineuse des feuilles d’arbres fruitiers (Lyonetia clerkella) : ce papillon blanc brillant qui cible plusieurs fruitiers dont le pommier. Les petites chenilles verdâtres creusent des tunnels étroits et sinueux sur la face supérieure des feuilles lors de la saison estivale. Une forte attaque affaiblit le développement végétatif de l’arbre et nuit à son rendement.
- Mineuse des feuilles du pommier (Stigmella malella) : papillon aux ailes noires avec des lignes horizontales blanches argentées, qui s’attaque principalement au pommier. Les larves minent les feuilles. Les tunnels creusés peuvent parfois s’élargir. Les feuilles atteintes dessèchent et tombent précocement. Sa présence est rarement problématique, sauf en cas de forte prolifération.
- Mineuse marbrée (Phyllonorycter blancardella) : ce papillon identifiable à ses ailes marquées de bandes blanches cible plusieurs cible plusieurs espèces de pommiers. La larve jaune à brunâtre mine et se nourrit des tissus internes des feuilles, entre les deux épidermes. Il est observé des boursoufflures et taches décolorées. Les dégâts sont généralement peu graves mais deviennent problématiques lors d’une forte attaque (chute des feuilles voir des fruits, qualité et rendements réduits).
Anthonome du pommier
L’anthonome du pommier est un charançon de couleur noir à brun. Ce coléoptère sort de son hibernation au printemps pour piquer les bourgeons et y pondre ses œufs. La larve, blanchâtre avec une tête noire, se développe dans les fleurs. À la fin de son développement larvaire, elle se nymphose environ 10 jours, avant de donner naissance à un adulte.
Les dégâts sont causés par l’adulte qui pique les bourgeons et feuilles pour se nourrir, même si les plus importants dommages sont à attribuer à la larve. Les fleurs, au lieu d’éclore, prennent l’aspect d’une sorte de clou de girofle.
Mouche méditerranéenne des fruits
Ceratitis capitata est un ravageur bien connu des vergers. Cet insecte diptère est une mouche qui pond ses œufs sous l’épiderme des fruits, où une larve jaunâtre se développera pour y manger la pupe. La mouche méditerranéenne des fruits adulte est très présente dans le sud de la France et cible de nombreuses cultures fruitières.
Les dégâts sont commis sur les fruits. Les pommes infestées pourrissent et tombent prématurément.
Psylle du pommier
Cacopsylla mali est un insecte hémiptère. Au stade adulte, il ressemble à une toute petite cigale de couleur verdâtre voir rougeâtre, avec des ailes transparentes. La femelle pond ses œufs en automne, qui deviendront ensuite des larves verdâtres.
Les symptômes sont causés par les larves de cette psylle qui s’alimentent des feuilles et des bourgeons. Les dégâts sont rarement inquiétants lors d’une faible infestation. Il est peut être observé le dessèchement des feuilles. Le miellat secrété par ses insectes offre les conditions idéales au développement de la maladie de la fumagine.
Acariens
Sous le terme acariens est en réalité regroupé une grande quantité d’espèces, dont de nombreuses sont considérés comme nuisibles pour les plantes. En ce qui concerne le pommier, il est possible d’en citer plusieurs :
- Phytopte libre du pommier (Aculus schlechtendali) : l’adulte est orange brun, inféodé au pommier et au poirier. Les symptômes notables sont la décoloration marron des faces inférieures des feuilles.
- Acarien rouge des pomacées (Panonychus ulmi) : présent sur la vigne et des fruitiers, il provoque l’apparition de tâches marron sur les feuilles, qui peuvent tomber prématurément.
- Tétranyque tisserand (Tetranychus urticae) : ces minuscules araignées rouges piquent les feuilles pour aspirer la sève, ce qui peut conduire au jaunissement des feuilles et à l’affaiblissement de la capacité de photosynthèse de la plante.
Cochenilles
Les cochenilles sont de petits insectes parasites qui se nourrissent de la sève des plantes. On en compte plus de 8000 espèces. Elles sont connues pour leur capacité à former des excroissances cireuses ou cotonneuses sur les plantes, ce qui les aide à se protéger des prédateurs et des conditions environnementales défavorables. Les cochenilles peuvent infester une grande variété de plantes, notamment les arbres fruitiers, les plantes d’intérieur et les cultures ornementales.
Le pou de San José (Diaspidiotus perniciosus) est l’une des cochenilles qui peut infester le pommier. Il secrète une salive phytotoxique et ses dégâts peuvent être sévères, allant jusqu’à la mort des arbres dans les situations critiques. Les symptômes observés sont la décoloration et la chute des feuilles, des dégradations sur les fruits ainsi que la mort des rameaux infestés.
La cochenille virgule du pommier (Lepidosaphes ulmi) est aussi une menace. Leur nom vient de la forme de virgule que prend leur bouclier. L’injection de leur salive toxique lors des piqures entraîne le dépérissement des branches. Des piqures sont aussi observées sur les fruits qui forment une auréole rougeâtre.
Sésie du pommier
La sésie du pommier (Synanthedon myopaeformis) est un lépidoptère. L’imago est un papillon noir pourvu d’une bande rouge sur le thorax. La femelle effectue sa ponte dans les fissures et crevasses de l’arbre. Les plantes-hôtes sont notamment le pommier, le poirier ou le cognassier.
Les larves sont des chenilles gris clair qui vont creuser des galeries dans le tronc. Elles ne peuvent en général attaquer que les arbres malades et ne représentent donc qu’un très faible risque pour les pommiers en bonne santé.
Thrips californien
Frankliniella occidentalis est un ravageur originaire de la côte ouest du continent nord américain et qui s’est propagé dans le monde entier. Ce thrips est polyphage et est un ravageur de nombreuses cultures. Les arbres fruitiers et le pommier ne sont pas épargnés.
L’adulte s’attaque aux tissus végétaux tels que les feuilles et boutons floraux. Des taches décolorées et trous de perforations peuvent être visibles. Les fruits sont aussi touchés. Les thrips sont aussi vecteurs de virus.
Cicadelles
Les cicadelles sont des insectes de l’ordre des hémiptères. Munis d’un rostre, elles piquent le tissu végétal pour en aspirer le contenu, la sève. Il y a plusieurs espèces nuisibles pour le pommier dont notamment la cicadelle bison (Stictocephala bisonia).
Punaise verte
Lygocoris pabulinus est un hémiptère de la famille des Miridae. L’adulte est de couleur vert clair, pourvus d’ailes et de longues antennes, mesurant jusqu’à 7 mm. Les larves sont d’un vert plus pâle. La punaise verte est inféodée à de nombreuses cultures, potagères, fruitières ou ornementales.
Les dégâts sont autant causés par l’adulte que la larve. Les feuilles des pommiers sont perforées de trous avec des taches brunes à rougeâtres, avant de s’enrouler ou se recourber. Les fruits infestés sont déformés.
Cossus gâte-bois
Celépidoptère (Cossus cossus) est un papillon de nuit de la famille des Cossidae. De couleur grise et brune, il mesure jusqu’à 80 mm d’envergure. La larve est une grande chenille rouge brune xylophage que l’on rencontre sur plusieurs arbres (saule, chêne bouleau…) ainsi que sur les fruitiers.
Les dommages sont importants. Les galeries creusées dans le bois affaiblissent l’arbre. Des suintements de sève de long du tronc sont remarqués ainsi que la trace de sciure et d’excréments aux trous de sorties ou au pied de l’arbre. Les cossus gâte-bois peuvent causer jusqu’à la mort d’un pommier.
Phalène brumeuse
La pahlène brumeuse aussi appelée Arpenteuse tardive (Operophtera brumata). L’imago mâle est un papillon gris brun capable de voler tandis que la femelle, bien que pourvue d’ailes, en est incapable. Les larves sont des chenilles arpenteuses vert jaunâtre avec une ligne dorsale brune.
Elle s’attaque à de nombreux arbres fruitiers dont le pommier. Les dégâts sont réalisés par la chenille qui raffole des feuilles et peut aussi cibler les boutons floraux. Les conséquences sont la défoliation et une réduction du rendement.
Hyponomeute du pommier
L’hyponomeute du pommier ou teigne du pommier, de son nom latin Yponomeuta malinella est un lépidoptère. L’adulte est un papillon aux ailes antérieures blanches pointillées de noir et aux ailes postérieures grises. Les chenilles jaune pâle, émaillé de points noirs. Elles sont dites grégaires, c’est-à-dire qu’elles se regroupent entre elles pour former un grand nid collectif.
À leur premier stade larvaire, les chenilles commencent d’abord par miner les feuilles des pommiers. Elles se développent ensuite et vont tisser des nids collectifs d’aspect soyeux, causant la défoliation des rameaux. Les fruits peuvent aussi subir les morsures de la chenille.
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