Parmi les menaces susceptibles de toucher les cultures d’oignon, Delia antiqua représente sans doute l’un plus grands dangers pour la bonne santé de nos plants. Plus connue sous le nom de la mouche de l’oignon, elle est un insecte ravageur qui peut causer des dégâts importants. Intervenir pour décourager sa venue et la repousser est donc un enjeu à prendre en compte lorsque l’on souhaite cultiver sereinement nos oignons mais aussi d’autres plantes hotes. Partons à la découverte de cet insecte et des méthodes de lutte biologique à appliquer.
Fiche technique de Delia antiqua :
Son nom scientifique est Delia antiqua. Elle est communément appelée mouche de l’oignon. Il s’agit d’un insecte diptère appartenant à la famille des Anthomyaiidae. Dans cette famille, nous trouvons d’ailleurs d’autres spécimens connus des jardiniers, car classés comme ravageurs des plantes cultivées. Citons notamment la mouche du chou Delia radicum, la mouche grise des céréales Delia coarcate ou encore la mouche des semis Delia platura.
Cycle de vie et description
L’adulte Delia antiqua est une mouche avec des yeux rouges, un corps gris avec des reflets clairs marqué par des striures plus foncées et des pattes noires. Elle mesure jusqu’à 7 mm.
Elle pond ses œufs sur le sol près des plantes hôtes ou au niveau du collet des végétaux. Les œufs sont tout petits, de couleur blanche, mesurant entre 1,2 et 1,5 mm.
Après quelques jours, les larves éclosent. Il s’agit de petits vers blanc crème munis de crochets buccaux, minuscules au départ et qui vont progressivement se développer pour mesurer jusqu’à 8 mm de longueur. Ces larves vont se nourrir des racines et feuilles des végétaux à côté desquels elles se trouvent. Les températures vont influer sur son évolution et sa durée de vie. Plus il fait chaud, plus la larve vivra longtemps.
Lorsqu’elle a terminé son développement, après une vingtaine ou trentaine de jours, commence le stade de la pupaison. La larve s’enfouit dans le sol à plusieurs centimètres de profondeur pour hiberner et se transformer en une pupe de couleur brun et de forme ovale. La pupe est le stade qui précède celui de l’adulte.
En règle générale, jusqu’à trois générations de mouches de l’oignon se succèdent et se chevauchent dans une année, ce qui en fait un ravageur prolifique. La 1ère génération d’adulte émerge au début de l’été tandis que la deuxième génération arrivera plutôt à la fin de l’été.
Quelles sont les plantes affectées par la mouche de l’oignon ?
Delia antiqua ne s’attaque pas uniquement aux cultures d’oignon. Voici une liste des plantes susceptibles d’être affectées :
- Oignons
- Poireaux
- Échalotes
- Ail
Quand attaque les mouches de l’oignon ?
La période d’attaque de la mouche de l’oignon commence au printemps pour se prolonger en été. C’est généralement la première génération de mouches de l’oignon qui commet les plus grands dégâts. Cela correspond aux mois ou ces larves sont dans le sol, à partir d’avril en moyenne.
Quels sont les dégâts et symptômes ?
Les larves de Delia Antiqua sont des gourmandes, elles vont se nourrir des tiges et feuilles des différentes plantes hôtes. Les semis, jeunes plants et plants repiqués sont les plus touchés. Parmi les symptômes observés, nous notons notamment la décoloration de la plante, un flétrissement et dépérissement des feuilles. En cas de forte attaque, les plants d’oignon peuvent mourir. Leurs dégâts sur les tissus sont aussi la cause de développement d’une pourriture.
Traitements et prévention contre la mouche du chou
La lutte contre la mouche du chou consiste dans un premier temps à agir avant l’installation de ce ravageur : c’est ce que l’on appelle la prévention.
Ici pas de secrets, veiller à mettre en place une rotation des cultures et donc à ne pas planter des oignons deux années de suite sur la même parcelle. Cela favoriserait l’installation de l’insecte.
En semant plus tardivement, votre culture a aussi plus de chance d’échapper aussi aux premières générations de Delia Antiqua, qui sévissent à partir du printemps.
L’application d’un filet anti-insecte sur les jeunes plants semés constitue aussi un barrage pour les femelles adultes qui ne pourront pas venir pondre leurs œufs aux pieds des cultures.
Des préparations naturelles peuvent aussi agir comme répulsifs pour un traitement biologique. C’est le cas du purin de tanaisie et du purin de fougère qui pourront être pulvérisés sur les plantes concernées avant et pendant la période de ponte.
📷 Photo : Rasbak – CC BY-SA 3.0