Les apparence sont parfois trompeuses. Et ce n’est pas la Zeuzère qui dira le contraire ! Sous ses allures de très joli papillon nocturne se cache en réalité un ravageur très redouté dans nos jardins, vergers et forêts. Ses chenilles sont en effet dévastatrices, pouvant commettre d’importants dégâts sur nos arbres. Dans ce dossier, nous explorerons en détail la zeuzère, ses caractéristiques, son cycle de vie, les dommages qu’elle provoque, ainsi que les moyens de lutte pour limiter son impact.
Description de la Zeuzère
La zeuzère, dont le nom scientifique est Zeuzera pyrina, est communément appelée Zeuzère du marronnier ou Zeuzère du poirier. Cet insecte lépidoptère appartient à la famille des Cossidae.
L’imago est un élégant papillon. La femelle peut atteindre une envergure de 6 cm, tandis que le mâle est légèrement plus petit avec une envergure d’environ 4 cm. Leurs ailes sont fines, presque transparentes, d’une couleur blanche et sont parsemées de taches bleu-gris. Le thorax de cet insecte est couvert de longs poils blancs également parsemés de taches bleu-gris.
Les œufs sont de forme ovale, de couleur beige ou crème et mesurent environ 1 mm.
Quant aux larves, elles peuvent mesurer jusqu’à 5 / 6 cm. Elles sont de couleur jaune, parsemées de points noirs, et leur tête est noire.
Biologie de la Zeuzère
La présence de la zeuzère est surtout marquée dans les régions méridionales. Néanmoins, au nord, elle peut avoir un cycle de développement s’étalant sur deux années.
Son biotope de prédilection se trouve être les forêts et les régions boisées, mais elle est aussi présente dans les parcs urbains, les vergers et les jardins.
Les adultes sont actifs principalement de juin à août et ont une durée de vie variant entre 8 à 10 jours. Une femelle peut pondre un nombre impressionnant d’œufs, dépassant souvent les 1 000, généralement en groupes, que ce soit sur les arbres ou dans le sol. Après l’éclosion, les chenilles commencent à creuser des galeries dans les feuilles, petites branches et bourgeons avant de progresser vers les plus gros rameaux et le tronc. Les signes de leur présence sont discernables par la sciure et les excréments visibles à l’entrée de ces orifices.
Les plantes hôtes de la Zeuzère
La zeuzère ne fait pas preuve de grande sélectivité en ce qui concerne ses plantes hôtes. Elle s’attaque en effet à une grande variété d’arbres. Parmis eux, citons :
- Pour les Arbres fruitiers : Pommier, poirier, prunier, cerisier, olivier, grenadier, cognassier, cassissier, groseillier, agrumes, vigne.
- Pour les Arbres d’ornement : Chênes, frêne, saule, tilleul, platanes, hêtre, peupliers, érable, tamaris, tulipier de Virginie, etc.
Quels sont les dégâts faits par la zeuzère ?
Les dégâts causés par la zeuzère sont principalement l’œuvre des chenilles. Ces dernières, xylophages, s’attaquent au bois vivant, ce qui peut affaiblir, voire tuer des arbres. Les jeunes arbres sont les plus sensibles mais ceux plus âgés ne sont pour autant pas épargnés !
Les galeries qu’elles creusent sont identifiables par un amas rougeâtre d’excréments et de sciure, que l’on peut apercevoir au niveau des orifices d’entrée et de sortie. Les branches infestées peuvent se flétrir, et une seule chenille peut s’avérer fatale pour un jeune arbre.
Les arbres attaqués deviennent aussi plus vulnérables face à d’autres insectes xylophages.
Comment lutter contre la zeuzère ?
La lutte contre la zeuzère est complexe. L’une des premières étapes dans la lutte contre la zeuzère est la surveillance régulière des arbres, particulièrement pendant la saison estivale. Repérer rapidement les signes d’infestation, comme la présence de sciure et d’excréments à l’entrée des galeries creusées par les larves, peut permettre d’agir en conséquence.
La zeuzère étant un papillon nocturne, il est recommandé d’éviter la proximité d’un lampadaire, car ils peuvent attirer ces insectes durant la nuit. Cette précaution simple permet de réduire le risque d’infestation.
Actuellement, la lutte biologique contre la zeuzère n’a pas montré de résultats concluants. En effet, ses ennemis naturels tels que les oiseaux ou d’autres insectes ne s’avèrent pas toujours efficaces contre elle. Un traitement à base de Bacillus thuringiensis (BT) est néanmoins parfois cité en cas de détection précoce de l’infestation.
La recherche continue d’explorer des méthodes pour contrer la zeuzère. Parmi elles, les techniques de confusion sexuelle sont actuellement en expérimentation. Bien que ces techniques aient montré des résultats encore peu concluants, elles pourraient représenter une piste intéressante pour l’avenir.
En l’absence de méthodes biologiques pleinement efficaces, les jardiniers doivent souvent recourir à des méthodes manuelles pour lutter contre la zeuzère. L’une de ces méthodes consiste à utiliser un fil de fer pour extraire délicatement les chenilles de leurs galeries. Une fois la chenille retirée, il est conseillé de reboucher la galerie pour éviter une réinfestation.
Photos 1 : Ilia Ustyantsev – Licence CC BY-SA 2.0 DEED
Photo 2 : Petr Hykš – Licence CC BY-SA 2.0 DEED
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