Pyrale du buis

pyrale du buis

Malheureusement connue, la pyrale du buis, Cydalima perspectalis, est un papillon dont la chenille fait des dégâts importants sur les buis. Cette espèce envahissante originaire d’Asie, a fait son apparition en Europe à partir des années 2000. Elle est aujourd’hui une menace important pour la culture des buis. Découvrons quel est cet insecte, quels sont les dommages réalisés sur les buis et quels moyens de lutte permettent de s’en débarrasser.

Qu’est-ce que la pyrale du buis ?

La pyrale du buis est un insecte Lépidotère connue sous le nom scientifique de Cydalima perspectalis. Elle appartient plus précisément de la famille des Crambidae. L’imago (stade final) est un papillon tandis que la larve est une chenille. C’est cette dernière qui est crainte par tous les jardiniers comme nous le verrons par la suite.

Un papillon originaire d’Asie

Cet insecte est originaire d’Asie du Sud-Est. Elle est  fréquente dans un certain nombre de pays de cette région dont notamment la Chine la Corée ou le Japon. Ce n’est qu’au cours du XXIeme siècle qu’elle fût introduite en Europe, où elle continue de se propager. Nous notons aussi sa présence de l’autre côté de l’Atlantique, aux Etats-Unis.

Il faut savoir que la pyrale du buis est moins problématique dans dans sa région d’origine, en Asie du Sud-Est, où elle rencontre des prédateurs naturels, dont le frelon asiatique (Vespa velutina). En France et en Europe, la pyrale du buis ne connaîtrait donc pas encore assez de prédateurs qui permettrait un contrôle de sa population.

Description physique

Le papillon de la pyrale du buis est reconnaissable à ses ailes dont l’intérieur est blanc et l’extérieur est marqué par une bordure brune. Il est aussi remarqué quelques spécimens avec des ailes entièrement brunes. Ce papillon nocture peut mesurer jusqu’à 40 à 45 mm d’envergure.

La chenille est caractérisée par une tête noire. Le cors est vert clair, marqué par des des rayures brunes ou noires, ainsi que des points noirs.

chenille pyrale du buis
Zoom sur une chenille de la pyrale du buis

Cycle de vie

Les papillons pondent leurs oeufs sur la plante hôte, sur la face inférieure des feuilles du buis, qui vont éclore en quelques jours. Le stade larvaire est rapide et donne naissance à des jeunes chenilles qui vont d’abord se nourrir des cuticules présentes sur les feuilles puis décaper la face supérieure. En grandissant, ces chenilles vont progressivement ronger une bonne partie du limbe foliaire et passer de feuilles en feuilles, en laissant derrière leur passage un réseau de fils blanchatres. Chaque chenille pourra ainsi manger plusieurs feuiles, voir même attaquer l’écorce et atteindre jusqu’à 4 cm de longueur.

Après plusieurs semaines, la chenille va se métamorphoser en nymphe vers l’automne. Elle tisse un cocon, enroulée entre plusieurs feuilles de buis, pour passer l’hiver. C’est ensuite lors du stade de nymphose que la larve va se muer en papillon.

Chez la pyrale du buis, il a été étudié que deux à trois générations par an peuvent exister, en fonction des températures.

Les dégâts faits sur le buis

En France et en Europe, l’attaque de la pyrale du buis n’a été observée que sur le buis. Les différentes espèces de buis (Buxus) semblent touchés, autant les buis sauvages que les buis ornementaux qui constitutent nos haies de jardin.

Les dégâts provoqués par la pyrale du buis sont rapides et importants. La chenille se nourrit principalement des feuilles, laissant un aspect pelé ou dentelé. Elles causent ainsi la défoliation de l’arbuste voir sa mort  potentiellement si elles s’attaquent à l’écorce de l’arbre.

Les dégâts sont aussi esthétiques. Le résultat d’une attaque met en avant un buis défolié avec des feuilles déssechées, de couleur brunatre ou jaunatre et marqué par les traces laissées par la chenille (fils blanchatres et déjections de couleur vert foncé ou noir).

attaque de chenilles sur le buis
Dommages causés par des chenilles sur un buis

Comment détecter la présence de la pyrale du buis ?

La détection de la pyrale du buis n’est pas toujours simple notamment parcequ’elle se cache astucieusement dans les faces inférieures et tisse son cocon enroulé dans plusieurs feuilles.

En observant d’éventuels symptôme sur votre buis, il est important de regarder plus en détail pour identifier la présence de la pyrale. Si vous possédez des buis, vous pouvez contrôler régulièrement la présence de chenilles ou de traces (déjections) dans le feuillage, à partir de la fin de l’hiver, vers le mois de mars.

Piège à phéromones : la meilleure arme de détection

La meilleure méthode de détection est l’utilisation de pièges à phéromones. Le piégeage à l’aide de phéromones est une excellente solution de prévention et non comme une méthode de lutte. Elle s’utilise ainsi en amont, pour détecter la présence de ce ravageur. Utilisez des phéromones spéciales Cydalima perspectalis en complément d’un piège adapté, à l’intérieur duquel vous déposez les phéromones. Placez ce piège sur la partie haute du buis puis venir une à deux fois par semaine vérifier si des captures ont eu lieu.

Pour les pyrales du buis, l’utilisation de ces pièges se fait à partir du mois de mars jusqu’au mois d’octobre.

Les phéromones sexuelles sont composées de molécules chimiques, émises naturellement par des insectes, permettant aux femelles d’une espèce d’attirer les mâles de cette même espèce, dans un objectif de reproduction. Elles vont permettre ici d’attirer les pyrales du buis mâles, qui viendront dans se noyer dans le piège.

Comment lutter contre la pyrale du buis ?

La lutte contre la pyrale du buis n’est pas toujours facile. Plusieurs méthodes sont actionnables pour se débarrasser de ces insectes. La méthode à employer dépend du stade d’avancée de l’invasion par la pyrale du buis. Dès que vous avez détecter sa présence, vous pouvez ainsi utiliser les moyens de lutte cités ci-dessous.

Nous conseillons d’utiliser des solutions biologiques plutôt que des traitements chimiques de synthèse, qui n’ont pas forcément démontré leur efficacité et dont les répercussions environnementales ne sont pas maîtrisées.

Lutte par prélèvement

La lutte par prélèvement ou lutte mécanique, consiste simplement à prélever manuellement les chenilles présentes sur vos feuilles de buis. On se l’accorde, l’opération est quelque peu rébarbative et chronophage. Elle peut néanmoins être efficace si vous possédez peu de buis dans le jardin et que vous avez détecté une petite quanité de pyrales du buis.

Bien que la chenille de la pyrale du buis ne soit pas urticante, nous conseillons l’utilisation de gants. Fouillez les buis et retirez les chenilles puis éliminez-les. Faites de mêmes pour les éventuelles crysalides repérées.

Lutte grâce aux trichogrammes

Les trichogrammes sont de touts petits insectes, souvant appelées micro guêpes. Il en existe de nombreuses espèces. Ce sont des parasitoïdes, c’est à dire qu’elles vont se développer au détriment d’un autre organisme. Et c’est ce qui fait tout leur intérêt en méthode de lutte biologique, car ces petites guêpes vont en effet parasiter les oeufs de plusieurs ravageurs. Il est possible d’en utiliser contre les pyrales du buis. Elles vont venir pondre leurs oeufs dans ceux de la pyrale, empêchant son éclosion et entraînant leur mort. Pour une efficacité optimale, ils sont à utiliser immédiatement après la détection des papillons grâce aux pièges à phéromones.

Des purins contre la pyrale du buis

Certaines solutions naturelles sont préconisées pour repousser les pyrales du buis. Nous pouvons notamment citer le purin d’ail et le purin de fougère, réputés pour leur action répulsive contre de nombreux insectes ravageurs des plantes. Ces solutions peuvent être fabriquées soi-même ou achetées dans des boutiques spécialisées. Elles sont à diluer dans l’eau puis à pulvériser sur le feuillage des buis.

Prévention

La pyrale du buis est invasive. Si vous avez réussi à vous en débarrasser, soyez doublement vigileant l’année suivante pour vous assurer qu’elle ne revienne coloniser votre arbuste.

En prévention, nous pouvons aussi signaler que la lumière attire ce papillon nocture. L’excès de luminaires extérieurs près de vos buis peut donc attirer ce ravageur.

Notons aussi que parmi les prédateurs de la pyrale du buis, nous trouvons certains oiseaux communs comme la mésange bleue, la messange charbonnière, le moineau, l’hirondelle ou le rougequeu noir. Mettre des nichoirs pour attirer ces oiseaux sera une bonne chose pour faire venir ces mangeurs de pyrale du buis près de vos arbustes.

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