Mildiou de la pomme de terre : cause, symptômes et prévention

Le mildiou de la pomme de terre, une maladie fongique dévastatrice et redoutée. Elle affecte les cultures des pommes de terre, particulièrement lors des années humides et est crainte en raison de sa propagation rapide. Mais quels sont ses symptômes ? Quelle est la cause ? Quelles mesures préventives et cultures adopter pour l’éviter ? Explications.

Qu’est-ce que le mildiou de la pomme de terre ?

Le mildiou de la pomme de terre est classifié comme une maladie cryptogamique, c’est-à-dire une maladie causée par un champignon. Ce champignon, connu sous le nom scientifique de Phytophthora infestans, est le principal agent pathogène du mildiou.

Bien que très présent sur les cultures de pommes de terre, ce champignon sévit aussi sur d’autres végétaux de la famille des Solanacées. Phytophthora infestans est présent sur les tomates.

Un peu d’histoire

Historiquement, le mildiou de la pomme de terre a joué un rôle non négligeable dans l’agriculture européenne. C’est cette maladie qui a par exemple été responsable de la fameuse grande famine irlandaise qui a touché l’Irlande entre 1845 et 1852. Cette période tragique de l’histoire souligne l’impact dévastateur qu’a pu avoir le mildiou sur les sociétés dépendantes de la culture de la pomme de terre à certains moments.

Biologie de Phytophthora infestans

Phytophthora infestans se caractérise par une forme mycélienne capable de produire des oospores. Ces structures de reproduction servent à l’hibernation du champignon dans le sol, et qui lui permettent de survivre.

Les sporanges, une fois formés, germent pour pénétrer dans les tissus végétaux. Cette germination conduit à la formation de zoospores mobiles, capables de se déplacer dans l’eau. Ce mécanisme explique la rapidité avec laquelle la maladie peut se propager au sein d’un champ, surtout en présence d’eau.

En fin d’incubation, le mycélium externe de Phytophthora infestans commence à produire des sporangiophores, particulièrement en conditions humides. Ces structures aident à la dispersion des spores et font accélérer la propagation de la maladie.

Le champignon peut hiverner sur des tubercules infectés qui sont laissés sur le sol ou conservés en tas. Cette capacité d’hivernage souligne l’importance d’une bonne gestion des résidus de culture pour prévenir la réapparition de la maladie. La transmission du mildiou se fait principalement par la pluie et le vent, mettant en évidence le rôle crucial des conditions climatiques dans la propagation de la maladie.

Quelles sont les conditions favorables au mildiou de la pomme de terre ?

Le mildiou de la pomme de terre prospère dans des conditions climatiques spécifiques. Ses dégâts sont plus fort lors des années humides. La période la plus vulnérable s’étend du printemps à la fin de l’été, voir début de l’automne où les conditions sont réunies. Ces conditions sont les suivantes :

• Une forte hygrométrie : c’est-à-dire un taux d’humidité de l’air supérieur à 80%, crée un environnement propice à son développement.
• Des températures douces : comprises entre 10°C et 25°C. Cette gamme de température, typique du printemps et du début de l’automne dans de nombreuses régions, correspond donc à une période de vigilance accrue pour les jardiniers et maraîchers.

Notons aussi que la présence d’eau sur le feuillage, fréquemment observée lors de pluies orageuses ou de rosées persistantes, est un l’un des principaux facteurs de la propagation de la maladie.

Quels sont les symptômes et dégâts du mildiou de la pomme de terre ?

La présence du mildiou sur les plants de pommes de terre se manifeste par une série de symptômes caractéristiques à différents stades de développement de la plante.

Sur les feuilles, des taches brunes huileuses sont d’abord observées. Ces marques sont souvent parmi les premiers signes visibles de l’infection. Un duvet blanc, semblable à de la moisissure, se forme sur la face inférieure des feuilles, indiquant une progression de l’infection. Les zones autour des taches brunes commencent à se dessécher.

Les pétioles et les tiges présentent des taches brunes et des chancres, symptômes d’une infection avancée.

Les tubercules infectés montrent des taches brunes et des zones de couleur brun-rouge, signes d’une infection grave. La pourriture, d’abord sèche puis humide, se développe sur les tubercules, généralement accompagnée d’une forte odeur

Prévention et lutte contre le mildiou de la pomme de terre

La prévention et le contrôle du mildiou impliquent une série de stratégies et de pratiques culturales. Ces méthodes visent à réduire la probabilité d’infection et à limiter la propagation de la maladie.

• Choix de variétés moins sensibles : Privilégier les variétés de pommes de terre qui présentent une résistance ou une moindre sensibilité au mildiou (Maïwen, Tentation, Sarpo-Mira ou Passion).
• Arrosage matinal : Arroser tôt le matin permet aux feuilles de sécher rapidement dans la journée. Cela réduit l’humidité nécessaire au développement du mildiou.
• Allongement des rotations : Alterner les cultures de pommes de terre avec d’autres cultures pour réduire la persistance des spores dans le sol.
• Aération entre les plants : Maintenir un espacement adéquat entre les plants pour favoriser une bonne circulation de l’air.
• Sarclage régulier et buttage : Le sarclage aide à contrôler l’humidité du sol et à éliminer les mauvaises herbes qui peuvent favoriser la prolifération de la maladie.
• Buttage : Butter les pommes de terre lorsque le feuillage atteint 30 cm pour protéger les tubercules et promouvoir une croissance saine.
• Élimination des débris végétaux : Retirer et détruire les résidus de plantes des cultures précédentes pour éviter qu’ils ne deviennent un vecteur de la maladie.
• Évitement de la proximité des tomates : Éviter de planter des pommes de terre à proximité des tomates ou sur des terrains où des tomates ont été cultivées précédemment, pour prévenir la transmission croisée de la maladie.

Si le mildiou de la pomme de terre est déjà présent, éliminez rapidement les parties infectées. Des traitements fongicides existent, renseignez-vous auprès de professionnels. Certains jardiniers préconisent également la décoction de prêle.