L’asperge, avec ses tiges tendres et ses pointes délicates, est l’une des cultures les plus prisées des jardiniers. Cependant, tout comme toutes autres plantes, la culture de l’asperge peut rencontrer divers obstacles, notamment des insectes ravageurs qui compromettent sa croissance et sa production. Dans cet article, nous mettrons en lumière deux principaux ravageurs qui menacent les asperges, en détaillant leur apparence, leur cycle de vie et les symptômes qu’ils causent.
Le criocère de l’asperge (Crioceris asparagi)
Crioceris asparagi, communément appelé criocère de l’asperge, est un insecte coléoptère spécifique de l’asperge. Cet insecte mesure environ 6 mm de long à l’âge adulte, avec une tête bleue contrastant avec des antennes noires. Son thorax est de couleur rouge, et ses élytres arborent des taches blanches, qui peuvent parfois fusionner pour former deux bandes distinctes.
La larve de cet insecte est d’une couleur grise, recouverte d’une substance muqueuse, et mesure approximativement 7 mm. Ces larves ont un grand appétit pour les feuilles et les tiges des asperges. Quant aux œufs, ils sont ovales et de couleur verdâtre, souvent pondus individuellement ou en lignes le long des tiges.
Le cycle de vie du criocère de l’asperge commence au printemps (avril) lorsque les adultes émergent et se rendent vers les pousses d’asperge. Environ 15 jours après leur éclosion, les larves descendent dans le sol pour entamer leur nymphose. La première génération d’adultes apparaît ensuite en juin, suivie d’une deuxième génération en juillet. Pendant l’hiver, les adultes entrent en diapause, se cachant dans les débris végétaux.
Les symptômes et dégâts causés par le criocère de l’asperge sont notables. Les adultes peuvent ronger les pointes des asperges, tandis que les larves causent la destruction des ramifications vertes des turions, réduisant ainsi l’activité photosynthétique de la plante. Si leur présence est forte, ces dommages peuvent être si importants qu’ils compromettent l’ensemble d’une récolte.
Le criocère à douze points (Crioceris duodecimpunctata)
Crioceris duodecimpunctata, surnommé le criocère à douze points de l’asperge, appartient à la famille des Chrysomélidés.
À l’âge adulte, ce coléoptère mesure entre 5 et 6 mm. Il se distingue par sa couleur rouge orangé vif, avec douze taches noires distinctives sur les élytres, et des antennes noires. La larve du criocère à douze points possède un corps et des pattes jaunes, avec deux taches noires sur le thorax, et mesure entre 7 et 8 mm.
En ce qui concerne son cycle de développement, les adultes émergent fin du printemps, après avoir hiverné, suivis d’une première génération fin juillet. Durant la floraison, ces insectes sont actifs, s’accouplant et pondant des œufs placés côte à côte à l’extrémité des rameaux. Ces œufs évoluent sur une période de 7 à 12 jours, après quoi la larve se nourrit pendant 8 à 10 jours, puis descend le long de la tige pour s’enfoncer dans le sol.
L’impact de ce ravageur sur la culture de l’asperge est principalement visible sur les baies d’asperge. Le criocère à douze points provoque des morsures sur l’ensemble de la plante, mais sa nuisibilité reste généralement faible et souvent peu préoccupante.
Le puceron de l’asperge (Brachycorynella asparagi)
Brachycorynella asparagi, connu sous le nom commun de puceron de l’asperge, est un insecte d’une longueur d’environ 1 mm. Sa couleur verte est complétée par un revêtement de cire poudreuse grise, et il présente deux courtes cornicules à la pointe de l’abdomen. Si la majorité des adultes sont aptères, une génération ailée peut apparaître de manière occasionnelle.
Inféodé à l’asperge, le puceron hiverne sous forme d’œufs dans les résidus végétaux et les environs. Les œufs éclosent au début du printemps, coïncidant avec le développement des turions.
Les pucerons de l’asperge sont fréquemment présents en colonies sur les plants.
Ce ravageur, en s’alimentant, peut causer des entrenœuds plus courts et une croissance anormale des cladodes. Les pucerons piquent les tissus de la plante pour en aspirer la sève. Ils injectent une toxine lorsqu’ils piquent, provoquant des déformations de la tige.Un autre risque posé par ces pucerons est leur capacité à transmettre plusieurs virus, dont le virus AV-1 et le virus de la mosaïque du concombre (VMC).