Les feuilles et gousses de vos haricots sont marquées par des taches brunes et un duvet grisâtre ? Le coupable ? Botrytis cinerea, que l’on connait sous le nom de pourriture grise. Ce champignon opportuniste est un grand ennemi de nos potagers, où il profite de l’humidité et des blessures sur les plantes pour se propager rapidement. Et une fois qu’il a trouvé sa place, il peut réduire à néant des semaines de soins attentifs. Dans cet article, nous allons voir ensemble comment reconnaître les premiers signes de la maladie, comprendre ses conditions de développement et mettre en place des solutions efficaces pour protéger vos haricots… tout en respectant l’équilibre naturel de votre potager.
Quelle est la cause de la pourriture grise du haricot ?
La pourriture grise du haricot est une maladie dîte cryptogamique, provoquée par un champignon bien connu des jardiniers : Botrytis cinerea. Ce redoutable pathogène appartient à la famille des Sclerotiniaceae et s’attaque à un grand nombre de cultures potagères et ornementales. Nécrotrophe, il se nourrit des tissus végétaux affaiblis ou morts, ce qui explique pourquoi il profite souvent des blessures ou des zones fragilisées sur les plantes.
Particulièrement polyvalent, ce champignon est capable d’infecter plus de 270 espèces de plantes différentes, allant des légumes comme la tomate, la salade ou le concombre, aux petits fruits tels que la fraise ou la framboise, sans oublier les haricots, qui ne font pas exception. Les monocotylédones sont globalement moins sensibles, mais certaines, comme l’oignon, peuvent aussi être touchées.
Dans la nature, il se manifeste principalement sous sa forme asexuée, connue sous le nom de Botrytis cinerea – celle que vous risquez de croiser dans votre potager. Sa forme sexuée, Botryotinia fuckeliana, existe également, mais elle est rarement observée.
Humidité et manque d’aération, les principales conditions de développement de la pourriture grise
Présent partout dans le monde, que ce soit en culture de plein champ ou sous serre, il trouve facilement les conditions propices à son développement, surtout lorsque l’air est humide et que la circulation d’air est insuffisante. Un feuillage dense, un arrosage qui mouille les feuilles ou une serre mal ventilée créent un microclimat idéal pour Botrytis cinerea sur des rangs de haricôts. Dans ces conditions, les spores germent facilement et le champignon colonise rapidement les tissus fragilisés.
Quels sont les symptômes de la pourriture grise du haricot ?
La pourriture grise du haricot se remarque souvent à deux moments clés : la floraison et la fin du cycle de culture. C’est à ces périodes que le champignon profite d’un feuillage plus dense et d’une humidité généralement élevée pour s’installer. L’un des premiers signes est la coulure florale : les fleurs se flétrissent prématurément et tombent, ce qui empêche la formation normale des gousses. Résultat, vous pouvez constater des gousses avortées ou mal développées.
Sur les jeunes gousses et les tiges, la maladie se traduit par des taches gris-brun, rapidement recouvertes d’un duvet grisâtre typique – en réalité les spores du champignon. Lorsque l’humidité persiste, ce duvet s’étend vite, entraînant la décomposition des tissus et un pourrissement généralisé des zones atteintes. Dans les cas d’attaques précoces, le champignon peut même s’introduire à l’intérieur des gousses et contaminer les grains.
Au-delà de la perte directe de rendement, ces symptômes peuvent aussi avoir un impact sur la qualité de la récolte. Les gousses présentant des marques ou une moisissure sont souvent écartées du marché, ce qui peut réduire fortement la valeur de votre production.
Prévention et lutte contre la pourriture grise du haricot ?
Pour limiter l’apparition et la propagation de la pourriture grise sur vos haricots, l’objectif est clair : réduire l’humidité autour des plantes et éviter les conditions favorables au champignon. La prévention passe avant tout par des gestes simples, mais réguliers. Voici les points essentiels à retenir :
- Espacer les semis pour éviter une végétation trop dense où l’air circule mal.
- Aérer la culture : en plein champ, cela peut passer par un palissage ou un éclaircissage ; sous serre ou tunnel, pensez à ouvrir régulièrement pour limiter l’humidité.
- Modérer les apports d’azote : un excès stimule un feuillage trop abondant, plus sensible au botrytis.
- Gérer l’arrosage intelligemment : arroser le matin de préférence, en visant le pied plutôt que le feuillage, afin de laisser les plantes sécher rapidement.
- Éliminer rapidement les fleurs fanées, gousses pourries ou parties atteintes afin de réduire les sources de spores.
- Nettoyer après récolte : détruire ou enfouir les résidus, car le champignon survit longtemps sur la matière organique.
- En jardinage biologique amateur, privilégier les mesures culturales et, si besoin, utiliser des solutions autorisées comme certains extraits de plantes.
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