Quoi de plus frustrant que de voir vos poivrons, autrefois prometteurs, noircir soudainement sans explication apparente ? Ce phénomène peut avoir plusieurs origines et il est essentiel de les comprendre pour protéger votre récolte et faire les bons gestes.
Les poivrons, comme d’autres plantes de la famille des solanacées, sont vulnérables à diverses maladies et désordres physiologiques. Concernant le noircissement des poivrons, nous recensons 4 problèmes courants qui peuvent l’expliquer.
La nécrose apicale
Si elle est généralement associée aux tomates, la nécrose apicale peut pourtant aussi affecter les poivrons.
Ce problème se manifeste par l’apparition de taches sombres et bien délimitées à l’extrémité du fruit. Contrairement à une maladie fongique, la nécrose apicale est causée par un problème physiologique lié à un déséquilibre en calcium, souvent aggravé par un stress hydrique.
Lorsqu’une plante ne reçoit pas suffisamment d’eau de manière régulière, l’absorption du calcium est entravée. Des lésions sont alors observées. Elles commencent sous forme de taches humides qui évoluent vers une décoloration brunâtre à noire.
Pour prévenir cette affection, il faut assurer un arrosage régulier et d’apporter du calcium via des amendements adaptés à vos plants tout au long de leur cycle de croissance. Une bonne gestion de l’irrigation permet de minimiser les risques de stress hydrique.
🌶️ Pour plus de conseils sur la culture de ce légume fruit, n’hésitez pas à lire notre article : Comment planter le poivron ?
La pourriture grise (Botrytis)
La pourriture grise, causée par le champignon Botrytis cinerea, est une maladie cryptogamique bien connue sur les poivrons. Elle se caractérise par un flétrissement des fleurs, des taches brunes sur les feuilles et des tiges qui se dessèchent. Les fruits eux-mêmes peuvent pourrir, surtout dans des conditions humides ou mal ventilées.
Le champignon aime particulièrement les environnements où l’humidité est élevée et où les plantes sont trop rapprochées.
Pour éviter la propagation du Botrytis, il est important d’espacer correctement les plants de poivron afin d’assurer une bonne circulation de l’air. Limitez l’apport en azote, qui favorise la croissance excessive des feuilles au détriment des fruits.
Pour prévenir l’infection, une pulvérisation régulière de purin de prêle dilué peut s’avérer efficace.
Si des plantes sont déjà atteintes, il faut les enlever immédiatement pour éviter la contamination des autres plants. Le traitement biologique à base de décoction d’ail est une solution naturelle pour renforcer les poivrons restants.
Le mildiou
Le mildiou, bien connu des jardiniers pour affecter les pommes de terre et les tomates, peut également toucher les poivrons.
Ce champignon (Phytophtora infestans) est responsable de l’apparition de taches brunes irrégulières sur les feuilles, souvent accompagnées de bordures jaunâtres. Avec le temps, ces taches provoquent le flétrissement puis le dessèchement complet de la plante. Le mildiou prospère dans des conditions humides et chaudes, ce qui en fait une menace particulièrement redoutable en fin d’été.
La prévention reste le meilleur moyen de lutter contre cette maladie. Il est recommandé d’espacer les plants pour favoriser la circulation de l’air et de pratiquer une rotation des cultures afin de limiter la prolifération du champignon.
Arrosez les poivrons le matin, en évitant de mouiller le feuillage, permet également de réduire l’humidité sur les feuilles. Enfin, une pulvérisation de décoction de prêle tous les quinze jours peut aider à prévenir l’apparition du mildiou.
Si la maladie est déjà présente, il faut retirer les parties infectées et appliquer un traitement biologique.
La fusariose
La fusariose, causée par le champignon Fusarium oxysporum, est une autre maladie cryptogamique qui peut provoquer le noircissement des poivrons.
Ce champignon attaque principalement les racines, mais ses effets se manifestent également sur les fruits et les feuilles. Les symptômes observés sont des taches brunes sur les poivrons, une décoloration progressive des feuilles et un flétrissement généralisé de la plante.
La fusariose est favorisée par des conditions de chaleur et une forte humidité.
Pour limiter les risques de fusariose, pensez à bien préparer le sol avant la plantation. L’utilisation d’un terreau propre et la pratique de la rotation des cultures permettent de réduire la présence du champignon dans le sol.
En cas d’infestation, les plantes atteintes doivent être arrachées et éliminées pour éviter la contamination des autres plants.