Hyponomeute du cerisier (Yponomeuta padella)

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Au cœur du printemps, certaines branches de cerisiers semblent soudain enveloppées d’un voile soyeux, presque fantomatique. Ces toiles, bien visibles à l’œil nu, sont l’œuvre d’un insecte : l’hyponomeute du cerisier (Yponomeuta padella). Ce petit papillon nocturne passe inaperçu, mais ses chenilles, elles, laissent des traces bien nettes dans les vergers et les haies. Si vous avez repéré des toiles blanches sur vos arbres, suivez le fil : vous êtes peut-être face à une invasion larvaire.

Photo : D. Hobern (CC BY 2.0)

Identification de l’hyponomeute du cerisier

L’hyponomeute du cerisier appartient à l’ordre des Lépidoptères, dans la famille des Yponomeutidae. Son nom scientifique, Yponomeuta padella, peut être difficile à retenir, mais vous apprendrez vite à reconnaître sa signature dans votre jardin. À l’état adulte, il ressemble à un petit papillon blanc piqueté de points noirs. Discret, il ne sort qu’à la tombée de la nuit. Ce n’est pas lui que l’on remarque en premier, mais bien ses chenilles et surtout les toiles qu’elles tissent en groupe, sur les rameaux et les feuilles des arbres.

🐛 Rôle écologique et nuisibilité

Répartition et habitat de l’hyponomeute du cerisier

Yponomeuta padella est largement répandu. On le retrouve dans toute l’Europe, l’Asie (à l’exception des régions les plus chaudes), l’Afrique du Nord et même en Amérique du Nord, où il s’est implanté. Il fréquente des milieux variés :

  • Haies,
  • Parcs et jardins,
  • Vergers,

Partout où ses plantes hôtes sont présentes, il peut apparaître. Dans les vergers, il affectionne particulièrement les cerisiers, les merisiers et les pruniers. Mais il ne dédaigne pas non plus l’épine noire ni l’aubépine.

Morphologie de Yponomeuta padella

L’adulte est un petit papillon dont l’envergure varie de 19 à 22 mm. Ses ailes antérieures sont blanches, décorées de petits points noirs, réguliers et bien alignés. Ses ailes postérieures, plus discrètes, sont grisâtres et frangées.

La chenille, quant à elle, mesure environ 20 mm à maturité. Son corps est jaunâtre à crème, orné de lignes de petits points noirs sur les flancs. Sa tête noire la distingue nettement. Elle vit en groupe serré, ce qui rend son observation plus facile, surtout lorsque les toiles qu’elle tisse recouvrent les branches.

Chenilles de l’hyponomeute du cerisier

Les chenilles de l’hyponomeute du cerisier apparaissent dès les premiers redoux printaniers. Elles éclosent directement des œufs pondus à la fin de l’été précédent et entament alors leur cycle de développement. Leur première cible : les bourgeons. Ces jeunes pousses, encore tendres, leur offrent une nourriture facile d’accès et riche en nutriments. Très rapidement, elles s’attaquent ensuite aux feuilles, qu’elles dévorent en groupe avec une voracité remarquable.

Leur comportement est marqué par un fort instinct grégaire. Elles ne vivent pas seules, mais bien en colonies compactes, généralement composées de plusieurs dizaines, voire centaines d’individus. Pour se protéger des intempéries, des oiseaux et d’autres prédateurs, elles tissent des toiles de soie qui enveloppent les rameaux et les feuilles. Ces toiles jouent un double rôle : elles servent d’abri et de lieu de rassemblement. Avec le temps, elles deviennent plus épaisses, formant de véritables nids bien visibles, qui peuvent recouvrir des parties entières de l’arbre. Ces amas soyeux ne passent pas inaperçus : ils attirent l’œil du jardinier, signalant une présence parfois massive.

Plus les chenilles grandissent, plus leur activité devient visible. Lors d’une forte infestation, les branches peuvent être entièrement dénudées. Ces dégâts, s’ils ne compromettent pas la survie immédiate de l’arbre, ralentissent clairement sa croissance et peuvent affaiblir sa vigueur générale.

toiles nid hyponomeute cerisier
Photo : D. Hobern ( CC BY 2.0)

Quelles sont les plantes hôtes de l’hyponomeute du cerisier

L’hyponomeute du cerisier cible principalement des arbres et arbustes appartenant au genre Prunus, mais pas uniquement. Voici les espèces les plus fréquemment attaquées par ses chenilles :

  • Épine noire (Prunus spinosa)
  • Aubépine (Crataegus)
  • Cerisiers (Prunus spp.)
  • Merisier (Prunus avium)
  • Prunelier (Prunus spinosa)
  • Prunier domestique (Prunus domestica)

Ces végétaux offrent un terrain propice au développement larvaire. Si vous en avez dans votre jardin ou votre haie, une surveillance dès le printemps peut vous permettre d’intervenir rapidement en cas de présence de toiles.

Cycle de vie

Le cycle de l’hyponomeute suit le rythme des saisons, avec une seule génération par an.

  • Fin été – début automne : la femelle pond ses œufs sur les rameaux.
  • Les œufs éclosent en quelques jours. Les larves y restent en dormance pendant tout l’hiver, à l’état embryonnaire.
  • Printemps : à la sortie de l’hiver, les chenilles émergent, prêtes à se nourrir. Elles attaquent d’abord les bourgeons, puis les jeunes feuilles. Elles se regroupent rapidement pour former des nids de soie, à la fois abris et protections.
  • Mai à début juin : les chenilles achèvent leur développement. Elles se transforment ensuite en chrysalides, de couleur brun clair à brun foncé.
  • Fin juin à août : les adultes émergent, prêts à voler, s’accoupler, puis pondre à nouveau.

Identification spécifique

Le genre Yponomeuta comprend plusieurs espèces proches. Leur apparence est trompeuse : toutes arborent un motif blanc ponctué de points noirs. Alors, comment différencier Yponomeuta padella de ses cousines ?

Un des critères les plus fiables, c’est la plante hôte. Si vous observez les chenilles sur un cerisier, un merisier, un prunier ou une aubépine, il y a de fortes chances qu’il s’agisse bien de l’hyponomeute du cerisier.

Autre indice : la période d’observation. Si les toiles apparaissent dès les premiers beaux jours, que les chenilles sont grégaires et forment des nids denses, vous pouvez affiner votre diagnostic.

En cas de doute, une observation au stade adulte (motif des ailes, période de vol) ou une analyse entomologique peut être envisagée, notamment dans le cadre d’un suivi écologique ou professionnel.

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