Le Phoma du colza est l’une des principales maladies qui touche cette culture. Provoquée par un champignon pathogène répondant au nom de Leptosphaeria maculans, elle peut provoquer une perte importante de rendement pour les cultivateurs de cette plante. Mais comment l’identifier ? Quelles sont ses causes ? Et quelles sont les méthodes culturales pour la gérer plus efficacement. Zoom sur cette maladie du colza.
Le phoma du colza : une maladie cryptogamique
Le Phoma du colza, également appelé « Phoma des Crucifères », est provoqué par l’agent pathogène Leptosphaeria maculans (forme sexuée) et Phoma lingam (forme asexuée). Chaque année, le champignon, présent en France, se révèle préjudiciable pour le colza avec des pertes conséquentes pour les agricultures.
Quels sont les symptômes de la maladie ?
Les dégâts du Phoma du Colza sont observés sur différents organes de la plante :
- Sur les feuilles : les premiers symptômes se manifestent par des taches blanches à gris cendré (macules) marquées de petits points noirs, appelés pycnides. Ces macules apparaissent environ 15 jours après l’infection initiale par les ascospores.
- Sur les tiges : les tiges peuvent aussi présenter des taches grisâtres similaires à celles observées sur les feuilles. Ces taches fragilisent les tiges, les rendant plus susceptibles de se casser. La maladie attaque les feuilles et progresse vers la tige principale durant l’hiver.
- Sur le collet : au printemps, des nécroses se développent au niveau du collet. Elles entraînent la formation de crevasses. Cette nécrose perturbe le processus d’alimentation de la plante, limite le transport des nutriments et de l’eau. Si l’infection progresse, elle peut mener au sectionnement du collet, et jusqu’à provoquer ainsi la mort de la plante.
Cycle de développement du Phoma du Colza
Le champignon survit dans les résidus de récolte contaminés pendant 3 à 4 ans, ce qui le rend difficile à éradiquer.
Le colza est particulièrement sensible aux ascospores au cours des premiers mois de croissance. À l’automne, sous l’influence de la pluie et de températures douces, le champignon forme des organes de fructification appelés périthèces, qui libèrent des ascospores. Ces spores sont ensuite disséminées par le vent et la pluie, contaminant les plantules dès le stade cotylédon.
Les ascospores germent sur les feuilles, et provoquent la formation des macules après environ 15 jours. Le mycélium du champignon progresse vers le collet, créant les nécroses caractéristiques. De nouvelles spores produites à partir des macules peuvent contaminer les plantes plus âgées, notamment via les blessures ou les craquelures naturelles du collet.
Quels sont les facteurs favorables à son développement ?
Des températures autour de 14-15°C, accompagnées de pluie ou de rosée, créent un environnement propice à la prolifération du champignon. Ces conditions permettent la libération et la germination des ascospores qui contamineront les plantes.
Quelles méthodes de lutte et de prévention ?
Pour limiter l’impact du Phoma du colza, plusieurs stratégies de lutte peuvent être adoptées :
Il est recommandé de privilégier des variétés de colza peu sensibles au Phoma, telles que les variétés TPS phoma, qui présentent une meilleure résistance à la maladie.
Par ailleurs, des mesures cultures sont recommandées en prévention :
- Pratiquer une rotation des cultures pour réduire le risque de contamination. Il convient d’éviter les rotations riches en crucifères, qui augmentent la pression des pathogènes.
- Éliminer les adventices de la famille des Brassicacées
- Faire des semis précoces et à densité réduite : cela limite le développement de la maladie.
- Broyer et l’enfouir les résidus de colza de l’année précédente afin de réduire les spores présentes dans le sol.
- Limiter les apports d’engrais organiques en été
En cas de contamination avérée, il est conseillé de consulter un professionnel pour choisir les traitements adéquats.