Comment réussir l’hivernage d’un laurier rose ?

Le laurier rose, avec ses fleurs généreuses et son feuillage persistant, incarne à lui seul les vacances d’été et les jardins baignés de soleil. Mais lorsque les températures chutent, cette plante méditerranéenne n’aime guère le froid. Pour la conserver d’une année sur l’autre, un bon hivernage s’impose. Selon votre région, cela peut passer par un simple abri ou un véritable déplacement à l’intérieur. Avant les premières gelées, il faut donc savoir quand et comment protéger son laurier rose pour qu’il retrouve toute sa splendeur dès le retour du printemps.

Rappel : les besoins du laurier-rose en hiver

Originaire des régions méditerranéennes, le laurier-rose n’a pas été conçu pour affronter les hivers rigoureux. Résistant jusqu’à environ -5 °C pour les variétés les plus robustes, il supporte mal le gel prolongé et l’humidité stagnante. Avant toute chose, il faut donc adapter son hivernage à la région dans laquelle vous vivez.

• Dans le Sud, où les hivers sont doux, une simple protection du pied et du feuillage peut suffire.
• Dans les régions plus froides, un hivernage complet à l’abri est indispensable pour éviter la perte de la plante.

Cette différence de traitement est fondamentale : un laurier-rose bien protégé passe l’hiver sans encombre et repart vigoureusement au printemps, tandis qu’un sujet mal abrité peut ne jamais refleurir.

Préparer la plante avant l’hivernage

Avant tout déplacement ou protection, commencez par nettoyer et tailler légèrement le laurier-rose. Cela évite la propagation de maladies et facilite la manipulation.

1. Supprimez les fleurs fanées et les branches abîmées à l’aide d’un sécateur propre.
2. Aérez la terre en grattant la surface du pot : cela améliore la respiration des racines et favorise le drainage.
3. Vérifiez également l’état du feuillage : retirez les feuilles jaunies ou tachetées, souvent porteuses de champignons.

Cette préparation est l’équivalent d’un « grand ménage d’automne » pour la plante. Elle lui permet de passer l’hiver dans de meilleures conditions, sans parasites ni excès d’humidité.

Protéger un laurier-rose en pot

Le laurier-rose cultivé en pot est plus vulnérable que celui en pleine terre, car ses racines sont exposées au froid. L’objectif est donc double : protéger la partie aérienne et le système racinaire.

L’abri idéal

L’idéal est de le placer dans un local lumineux et frais, comme :

• une véranda non chauffée,
• une serre froide,
• ou encore une pièce claire peu chauffée de la maison (autour de 5 à 10 °C).

Évitez les endroits sombres ou trop chauds : le manque de lumière provoque la chute des feuilles, tandis que la chaleur incite la plante à repartir trop tôt.

Si le laurier-rose reste dehors

Lorsque le déplacement n’est pas possible, une protection sur place s’impose :

• Enveloppez la plante d’un voile d’hivernage sans serrer les branches, pour laisser l’air circuler.
• Fixez le voile à la base du tronc et lestez-le pour qu’il ne s’envole pas.
• Recouvrez le substrat d’un paillis épais (10 à 15 cm) de feuilles mortes ou de copeaux.
• Isolez le pot avec du papier bulle ou des plaques de polystyrène pour limiter les pertes de chaleur.

Enfin, placez votre laurier-rose à l’abri du vent, idéalement contre un mur exposé plein sud : la chaleur accumulée par la journée aidera à maintenir la température.

Le laurier-rose en pleine terre

Si votre laurier-rose pousse directement dans le sol, sa protection doit être encore plus soignée. Ce type de plantation est plus adapté aux zones où les hivers restent doux (zones littorales, Sud de la France, etc.).

Recouvrez le pied d’une épaisse couche de paillis organique : feuilles mortes, paille, écorces ou compost demi-mûr. Pour les sujets jeunes, installez un abri temporaire fait de tuteurs et de voile d’hivernage afin de protéger le feuillage. Vous pouvez aussi lier légèrement les branches entre elles pour limiter leur prise au vent et éviter la casse en cas de neige.

Gérer l’arrosage pendant l’hiver

L’arrosage est souvent la cause de nombreux échecs durant l’hivernage. Trop d’eau provoque la pourriture des racines, tandis qu’un manque prolongé entraîne leur dessèchement.

Le bon équilibre consiste à réduire fortement les apports sans jamais laisser le substrat totalement sec.

• Arrosez légèrement tous les 15 à 20 jours selon la température et l’humidité ambiante.
• Vérifiez toujours que l’eau s’écoule bien du fond du pot : aucune stagnation ne doit se produire.

En intérieur, la plante supporte une légère sécheresse, surtout si la pièce est fraîche. En extérieur, ajustez les apports selon les pluies naturelles.

Préparer la sortie de l’hiver

Lorsque les beaux jours reviennent, le laurier-rose doit progressivement retrouver la lumière et la chaleur. La transition doit être douce, sans choc thermique.

Dès le mois de mars ou avril, selon la région :

• Retirez le voile d’hivernage et le paillis.
• Taillez les branches sèches ou noircies.
• Apportez un peu d’engrais organique ou de compost au pied pour stimuler la reprise.

Ne sortez pas immédiatement le pot à l’extérieur : habituez-le progressivement à l’air libre, quelques heures par jour, puis plus longtemps au fil des semaines. Ce durcissement évite les brûlures sur le feuillage et les stress liés au vent ou au soleil.

Nos astuces pour un laurier-rose vigoureux au printemps

Une fois l’hivernage terminé, votre plante aura besoin d’un petit coup de pouce pour retrouver sa vigueur. Voici quelques conseils simples :

• Rempotez-la si le pot est devenu trop petit, en renouvelant la moitié du substrat avec un mélange de terreau, compost et sable.
• Taillez légèrement pour équilibrer la silhouette et encourager la floraison.
• Arrosez généreusement dès que la croissance reprend, tout en laissant sécher la surface du sol entre deux apports.

Ce soin de sortie d’hiver permet au laurier-rose de redémarrer en beauté et d’offrir une floraison plus abondante.