Connaissez-vous la graphiose de l’orme ? Une maladie dévastatrice qui fait disparaître une grande partie des ormes en Europe et en Amérique du Nord. Découvrons plus en détail quelles sont les causes de cette maladie et ses symptômes.
Quelle est la cause de la graphiose de l’orme ?
La graphiose de l’orme est causée par le champignon Ophiostoma novo-ulmi. Ce pathogène fut introduit en Europe au début du XXe siècle, peu après la Première Guerre mondiale, faisant ses premières apparitions aux Pays-Bas en 1917 puis en Angleterre en 1927, avant de traverser l’Atlantique vers l’Amérique du Nord vers 1940. Originaire d’Asie, ce champignon a profondément marqué l’histoire écologique du continent européen, en revenant de manière plus virulente dans les années 70. Sa propagation a entraîné une réduction dramatique des populations d’ormes adultes, transformant radicalement les paysages urbains et ruraux d’Europe.
La maladie, caractérisée par un blocage de l’alimentation en eau, entraîne le flétrissement, le dessèchement et finalement la mort de l’arbre.
Les scolytes responsables de la propagation du champignon
Le champignon affecte le système vasculaire de l’arbre, coupant l’approvisionnement en eau vers les branches supérieures. Il se propage principalement par des insectes vecteurs, les scolytes, tels que Scolytus scolytus et S. multitriatus. Ces coléoptères pondent sous l’écorce et inoculent le champignon lorsqu’ils se nourrissent. Le champignon migre rapidement vers la cime de l’arbre et peut également se transmettre à d’autres ormes voisins par contact racinaire.
La biologie d’Ophiostoma novo-ulmi est particulièrement adaptée à la colonisation rapide et efficace de ses hôtes. Le mycélium du champignon s’infiltre dans le système vasculaire des ormes, bloquant le transport de la sève. Cette invasion commence généralement à partir d’une blessure ou d’une ouverture dans l’écorce, souvent créée par des scolytes, des coléoptères du genre Scolytus, tels que Scolytus scolytus et Scolytus multitriatus. Ces insectes jouent un rôle crucial dans le cycle de vie du champignon, agissant comme vecteurs. Ils pondent leurs œufs sous l’écorce des ormes et, en se nourrissant, ils inoculent les arbres avec les spores du champignon.
La propagation du champignon avance rapidement vers la cime de l’arbre, mais peut également s’étendre vers le collet et les racines. Ce comportement permet au champignon de se transmettre à d’autres ormes voisins par contact racinaire.
Les arbres affaiblis par des conditions de stress environnemental comme la sécheresse ou par des blessures physiques sont particulièrement susceptibles à l’attaque des scolytes et, par conséquent, à l’infection par le champignon.
Quels sont les symptômes de la graphiose de l’orme ?
Les premiers signes de la graphiose sont souvent un flétrissement du feuillage au printemps ou en été. Les feuilles peuvent se déformer, se casser, et changer de couleur, passant du jaune au brun avant de tomber prématurément. On observe également un jaunissement et un dessèchement progressifs des branches, commençant par la cime de l’arbre et se déplaçant graduellement vers le bas.
Il est aussi remarqué des cernes et des ponctuations noirâtres qui deviennent visibles dans les vaisseaux du bois. Dans les cas avancés, l’année suivant l’infection, on peut observer une réduction de la taille des feuilles nouvelles et un éclatement de l’écorce. Sous l’écorce, des galeries creusées par les vecteurs de la maladie, les scolytes, sont souvent mises à nu, fournissant une confirmation visuelle de l’atteinte par la graphiose.
Des signes distinctifs incluent des ponctuations noirâtres dans les vaisseaux du bois et des galeries sous l’écorce.
Les ormes atteints peuvent dépérir.
Sensibilité des espèces d’orme
La graphiose affecte toutes les espèces d’ormes, avec des conséquences particulièrement graves pour l’orme champêtre (Ulmus minor), l’orme lisse (Ulmus laevis), et l’orme de montagne (Ulmus glabra). L’Ulmus minor est particulièrement vulnérable du fait de son attractivité élevée pour les scolytes.
Traitement et prévention
Actuellement, il n’existe pas de traitement curatif efficace contre la graphiose. La gestion de la maladie repose principalement sur l’abattage des parties infectées et des arbres entiers avant la production de spores.
Pour contrer la perte des ormes, des programmes de replantation utilisent des hybrides résistants. Ces hybrides sont issus de croisements entre espèces européennes et asiatiques.
La lutte contre la graphiose de l’orme reste un défi majeur en matière de gestion forestière et urbaine.
